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Stage infirmier Jour (5) 6

Infirmier 1 

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Bon ce billet risque d’être un peu court, je ne me souvenais pas avoir écrit aussi peu pour ce 6ème jour mais les suivants seront à nouveau tout autant garni que les précédents ! Parole de Doc !

On passe le 5ème jour où il ne s’est rien passé d’extraordinaire (et où j’ai aussi oublié de prendre mon carnet pour tout noter et que j’ai eu la flemme d’écrire le billet le lendemain mon chuut ce n’est pas la raison officielle) pour arriver au 6ème jour qui fut plutôt « tranquille » (enfin rien n’est jamais tranquille aux urgences !)

6h du matin, j’arrive aux urgences.

A peine le temps de me changer et d’être dans le couloir qu’une infirmière nous prévient « la dame du 6, elle est en fin de vie, elle a plus de 90 ans et sa famille est présente. ». Traduction : il va donc falloir adopter une attitude respectueuse et éviter les blagues ou éclats de rire si je comprends bien. Sauf que j’en ai pas la moindre intention ! Non bien sûr que je ne vais pas me mettre à danser et chanter dans le couloir ! C’est juste que je ne veux pas la voir. C’est pas encore aujourd’hui que je vais regarder quelqu’un décéder. Alors je file à l’autre bout du service quand je vois les brancardiers arriver pour la transporter je ne sais où. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est sous « sédation profonde et assistée ». Autrement dit, elle ne souffre pas et c’est l’essentiel. Je ne vais pas (tout de suite) commencer à ouvrir des débats sur la fin de vie, la médecine et autre comme le ferait Litthérapeuthe, mais j’y réfléchis. Un jour peut être quand ma pensée sera plus construite, avec quelques mois d’hôpital en plus je pourrai commencer à construire des avis plus argumentés. Car on ne parle bien que d’un sujet que l’on maitrise (comme les politiques qui parlent de tout (et de rien) sans forcément y connaître quoi que ce soit). Et ce n’est pas encore mon cas.

 

6H40 : Une patiente assez charnue arrive parce qu’elle a chuté dans sa baignoire et vu son poids, elle n’a pas pu se relever. Surtout qu’elle avait bu 10 cannettes de 50cl de bière soit 5litres tout de même. Un voisin l’a entendu cogner et a appelé les pompiers. Moi je dis qu’elle a de la chance cette patiente, beaucoup de chance !

Pourquoi ? Et bien elle aurait pu avoir pris un bain et se retrouver en hypothermie grave. Ou se blesser gravement en chutant dans sa baignoire. Ou alors personne aurait pu l’entendre cogner à l’aide (comme elle fume, elle n’a pas de souffle donc elle n’arrive pas à crier) et rester pendant des jours coincé. Une aide-soignante m’a dit qu’on pouvait être surpris mais que c’est déjà arrivé à plusieurs reprises…

Alors bien sûr la dame ne sent pas bon du tout mais il faut faire avec ! Et vu son souffle, elle n’arrive pas à souffler dans l’éthylotest. Ça sera une prise de sang alors ! N’empêche que quand elle est arrivée, l’infirmier qui l’avait pris en charge avait tout de suite vu qu’elle buvait vu l’odeur et son ressenti. Moi pas. Mais j’aurai pu !

 

6H55 : En sortant de la chambre avec l’infirmier (parce que oui, ça existe cette espèce pas si rare que ça bien que tout à fait minoritaire) on croise une autre infirmière. Ce qui donne lieu à un petit échange sympathique :

  • « Mais t’étais où ? Ça fait une plombe que je te cherche !
  • Mais y’a plein d’endroits où j’aimerai être » (avec le petit regard vicieux de la mort qui tue)

8H : Petit dej et comptage de calories chez les filles. J’ai apporté des pains au chocolat ! Et ça m’a l’air d’être plutôt apprécié !

9H15 : Je fais un ECG tout seul comme un grand d’une vieille dame qui a des douleurs thoraciques. Sa colonne vertébrale est toute courbée à cause de son âge mais elle était vraiment adorable (y’a des gens qui nous touchent plus que d’autres sans que l’on sache vraiment pourquoi…). Avant elle pouvait faire la cuisine, le ménage et jouer au scrabble en même temps mais c’est fini cette époque. Vraiment adorable cette patiente. Puis elle me parle de ses petits-enfants avec beaucoup de tendresse. So sweet <3. Bon stop où ça va devenir un blog à l’eau de rose et c’est pas le but !

 

10H15 : Je vois arriver un blessé avec un énorme bandage ensanglanté sur la tête. Ouaw ! Je suis pas fan d’hémoglobine alors on va se maîtriser ! Il s’agit en fait d’une plaie à l’arcade sourcilière et à ce niveau, hé bien c’est pas dur, ça pisse le sang ! Il est épileptique et s’était alcoolisé « normalement ». Enfin si on retrouve 1g.L dans le sang le lendemain, c’est que ça a du y aller la veille tout de même. Je crois qu’on n’a pas la même définition du normal ! Et puis comme si ça ne suffisait pas, le Mr est sous cardégic (un anticoagulant, donc ça saigne encore plus) et d’autres médicaments au nom imprononçable. Le cocktail magique en fait !
 

Et en plus, il a attendu une nuit entière avant de venir. Après avoir perdu connaissance (et peut être convulsé), il se réveille dans une mare de sang puis décide d’aller se coucher. Ce n’est que le lendemain qu’en voyant que ça coule toujours à flot qu’il décide enfin de venir. Alors là c’est le pompon. Quand ce n’est pas urgent, les gens viennent et encombrent le service, puis quand ça l’est, les patients viennent tranquillement le lendemain.

Et il n’a pas l’air de trouver sa très grave en plus. Alors bien sûr l’infirmière lui fait la morale et lui explique qu’en perdant tout ce sang, il aura très bien pu ne jamais se réveiller de son lit ! Il aurait du venir tout de suite !

 

10H40 : Un interne vient suturer le patient sous mes yeux ébahis. Non je rigole, ce n’est pas la première fois que je vois une suture mais il faut avouer qu’elle est assez impressionnante à cause de tout ce sang !

11H : Je m’essaye à perfuser mais c’est un échec, la veine que j’avais repéré m’ayant roulé entre les doigts. Bref, je n’ai pas envie de m’étendre à ce sujet qui restera dans l’histoire de la médecine comme un des pires ratés de l’histoire de la régression médicalo-hospitalière…

12H15 : Du côté de l’AMC, je vois une pose de pansement. Celle-ci terminée je demande à ce qu’on me présente le contenu du chariot de suture. Il y a divers tailles de fils, divers fils (résorbables ou non), des compresses, des kits de sutures, du désinfectant et moult autres ustensiles.

 

13H15 : Je brancardais (un brancard what else ?) en direction de l’accueil ou ces derniers sont entreposés. En ressortant, j’entends une employée du STU (service de transport urgent) dire qu’elle a failli tuer un patient en le mettant sous oxygène alors qu’il était sous oxygéné. Et comme elle n’avait pas le droit d’ouvrir le dossier médical et que personne ne lui avait rien dit…
Vous ne comprenez pas pourquoi on peut tuer quelqu’un en le mettant sous oxygène alors qu’il en a besoin ? Bin moi non plus !

Edit : maintenant je sais haha. Si vous êtes sages je l’expliquerai dans le prochain billet ;-)

 

14H : Rien de particulier ou d’intéressant à raconter. Il est temps de rentrer faire une petite sieste dormir jusqu’à 20H pour bien se décaler et ne plus arriver à s’endormir avant X heure du matin. Super ! Vivement la suite du stage !

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Commentaires

  • Birth
    ... Moi je voulais savoir pourquoi on met pas sous oxygène un patient sous oxygéné... Choquée et déçue que tu l'aies pas dit :(
    Sinon c'est intéressant de voir ce qu'il se passe pendant le stage :)
    • docjunior
      • docjuniorLe 04/07/2016
      Oh ma pauvre Birth. Et bien tu sauras au prochain billet, ne désespère pas ! ;-)

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