Nuit et jour
- Par docjunior
- Le 11/04/2016
- 2 commentaires
Récit d’une journée type de ma paces, entre peines, joies et découragements 3/4
Pour lire le 1er billet, le deuxième billet,
18H : C’est l’heure de ma colle à la prépa. Et je vais enfin pouvoir découvrir les résultats celle de la semaine dernière. Je stresse ! 5ème en UE5 (anatomie) sur 850 et 12ème en physique ! Petite danse de la victoire intérieure. Mais la joie est vite passée et le stress reprend son cours. Car ce n’est qu’une colle. Une simple putain de colle ! Et si moi j’oubliai tout le jour du concours ? Et si j’avais un problème quelconque ? Et si les autres s’amélioraient ? Tant que ce n’est pas le résultat définitif, rien n’est joué ! On n’est jamais à l’abri, jamais ! La balance peut toujours pencher ! Du bon côté comme du mauvais !
Et déjà il faut se reconcentrer pour la colle. De l’UE2 (biologie) et de l’UE1 (chimie et biochimie). C’est parti ! Je vais tous les éclater !!! Je vais essayer de ne pas (trop) me rater et de tout donner !!!
21H : La colle est faîte, la correction également. J’ai rentré dans mes cours toutes les erreurs que j’avais pu faire. C’est la première et la dernière fois que je tomberai dans ces pièges vicieux. Croustillant de sadisme à souhait. J’en peux plus. La débauche d’énergie pour se concentrer au maximum est démentielle. Le moindre saut d’attention nous met péril. On risque de tomber dans un piège. Parfois ça peut se jouer au mot près. A la syllabe près même ! Je me souviendrai toujours du terrible coracoïde au lieu de coronoïde… Un traumatisme, entre un milliard d’autres. Et rater un QCM ça signifie perdre des dizaines d’heures de travail. Pour rien, nada, niet, nothing, nichts !
Car ce temps à bosser le cours pour se manquer, pour rien donc puisqu’on a raté LE QCM qui portait dessus, on aurait mieux fait de faire autre chose. D’ailleurs 1 cours = 2 QCM au concours. Autrement dit, un cours que l’on aura passé des dizaines et dizaines d’heures à travailler, retravailler, s’entrainer en QCM, hé bien au concours ça ne prend que 2 minutes pour l’évaluer. Deux toutes PETITES minutes !
L’épreuve d’anatomie par exemple, c’est 45 minutes, 45 QCM. Mais plusieurs centaines d’heures de travail derrière !!! Sans comparaison ! En un jour de concours, 5H d'épreuves, c’est un semestre entier qui se joue. 1 jour et 5H face à 4 mois et 10 à 12H par jour. Alors quand on passe le concours on a cette sensation de grandeur démesurée, de se dire que c’est là maintenant tout de suite que tout se joue, ce pour quoi on s’est battu pendant des mois, c’est là ! Maintenant ! Immédiatement ! C'est tellement impressionant...
Et il y en a beaucoup des QCM piégeurs ! De sournois QCM aux mille et une facettes prêtes à nous briser comme du verre en milles éclats. De sombres bijoux tordus à l'éclat terne et corrompu...
On pensait connaître son cours mais ces derniers trouvent toujours la faille pour nous briser, le petit détail assommant qu’on avait pu zapper, la petite phrase qu’on croyait avec arrogance sans importance, que l’on n’avait pas remarqué, que l’on avait négligé. Alors pas de secrets, il faut s’entrainer. Sans cesse et sans relâche. Ou c’est la raclée assurée.
Au concours, comme je l’ai dit et redis, il y a environ 2 QCM par cours. En rater 1 même à une proposition près, ça veut dire qu’on s’est cassé la tête (pour ne pas dire autre chose) à l’apprendre inutilement… Alors chaque QCM foiré est une terrible frustration. Une horrible frustration. Et ceux à 1 près c’est encore pire ! On s’en veut ! Terriblement ! Affreusement ! Encore plus si c’est une étourderie, un piège débile que notre détecteur antimine n’as pas su repérer. Et on y est tombé à pied serrés. Espérons que ce n’est pas ça qui fera exploser notre année.
Ah cette année… Cette putain d’année de merde ! On n’en peut plus, au point de pleurer parfois. Et pourtant, il faut se relever, continuer et mettre nos angoisses de côté. On ne peut pas se permettre de trop douter, de s’arrêter. Car pour personne le passage en 2ème année n’est assuré. Personne ! Absolument personne ! Et cette mortelle incertitude me tue de l’intérieur. De l’encéphale au sigmoïde en passant par les voies aériennes supérieures et la médullaire, elle me ronge de dedans en dehors avec son désir de tueur…
Et pourtant à la fin on se robotise, on s’abrutit, on finit par douter. De tout et de rien ! Même face à l’évidence absolue. La plus limpide des propositions peut se transformer en une obscure clarté. Et le doute s’installe. Et si c’était un piège là ? Ça me semble louche… Non non en fait, il n’y avait aucune arrière-pensée (dans cet item, mais est-ce le cas dans le suivant ? …). Et ça n’en finit plus…
PACES découragement fatigue souffrance épreuve difficultés travail étudiant
Commentaires
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- 1. Justine A. Le 12/04/2016
Aaaah ce don de stresser les autres rien qu'avec un billet, bravo Doc :P Plus sérieusement, c'est très bien écrit même si carrément stressant. Je vais lire la suie de ce pas ;)-
- docjuniorLe 12/04/2016
Ha ha oui, j'avoue que ça peut être assez stressant de lire ça, c'est aussi ce que je me suis en me relisant. Après, j'ai tout de même essayé de nuancer dans le prochain billet (qui reste tout de même assez angoissant certes). Mais en P1 surtout primant j'étais un grand stressé de la vie et je pense que j'ai réussi à faire passer cette émotion ^^
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