Des mois d'enfer
La PACES : Première Année, Couleuvres Et Sacrifices tu devras avaler (beuhh)
Il y a tellement de choses à raconter sur ma PACES que je ne sais même pas par où commencer. Enfin, bon commençons par le début. Oh puis non par la fin tiens ! (observez la vulgaire tentative pour essayer de se démarquer des autres blogs !).
Certains vous diront que cette année a été dure mais enrichissante, qu’ils ne regrettaient absolument pas d’être passé par là etc etc… Moi, pas ! Du moins pas encore. Ce que je retiens pour le moment de ma PACES, ce sont des mois et des mois de souffrance, de travail non-stop, de stress, de fatigue, de moral en vague balloté au grès des classements. Un peu comme s’il y avait dans ma tête l’indice boursier du CAC-40 (mon moral) indexé sur la bourse de New York (mes résultats aux colles). Mais ce dernier avait plutôt tendance à partir à la baisse au fil du temps et celà malgré la bonne santé outre atlantique (ce qui n'arrivait pas si souvent d'ailleurs).
D’ailleurs, j’étais tellement dégouté à la fin que j’ai pris un plaisir presque malsain à bruler mes cours pour qu’ils aillent alimenter l’enfer des prochains PACES à jeter tous mes cours à la benne à ordure sitôt l’année terminée. Surtout que le pire c’est qu’on a vraiment l’impression (et c’est le cas) de travailler pour rien ! D’apprendre un max de connaissances puis de les recracher juste pour voir qui pourra en savoir le plus. On peu comme ci on faisait un gigantesque Koh Lanta et qu'on lachait dans la nature les gens pour voir qui allait survivre jusqu'à la fin !
Parce que oui, en PACES, hormis l’anatomie et quelques rares matières, il n’y a rien de très médical à proprement parler. La sémiologie, la CBH, les stages en hôpital, les dissections, c’est en P2 tout ça ! La PACES, c’est le contrôle de qualité des matières premières qu’on transformera un jour en machine à soigner. Autant dire qu’on a intérêt à rentrer vite fait dans le moule… Sinon ? Hé bien tant pis pour toi !
Est-ce que le tableau est tout noir pour autant ? Hmmm, peut-être pas puisqu’en fin de compte je suis passé. Et c’est le principal ! On pourra dire que j’ai changé après la tempête médicale, que je me suis endurci, que j’ai acquis une méthode de travail nécessaire à la poursuite de mes études. Juste que pour l’instant je vois plus le côté négatif des choses parce que là, je suis un peu écœuré de cette 1ère année… Rendez-vous dans 1 ou 2 ans pour voir si j’ai changé d’avis !
Enfin bref j’ai quand même survécu à THE épreuve ultime. Epreuve où le taux de sélection est drastique, moins de 14% cette année dans ma fac soit moins d'une personne sur 7 !!! C'est juste énorme !!! Alors oui ce fameux taux varie d’une fac à l’autre et d’une année sur l’autre mais il ne dépasse que très rarement les 20%. Voici le classement des facs selon l'étudiant pour bien me contredire.
En fait c'est parce qu'ils ne rapportent le numérus clausus qu'au nombre de personnes passant le concours médecine et moi à tous ceux qui le passent. C'est juste que dans ma fac en général tout le monde ou presque veut médecine sauf certains doublants qui savent qu'ils ne l'auront jamais et ceux qui ont une vraie vocation. Bref généralisons que tout le monde ou presque veut médecine au début de l'année puis s'oriente en pharma si les résultats du S1 sont mauvais. Donc il me semble plus juste de diviser par l'effectif total. Après je ne sais pas comment ça se passe dans les autres facs mais bon un taux moyen de 18,75% de réussite, ce n'est pas très folichon quand même !
Je me souviendrai toujours du 1er jour à la présentation où le doyen nous a gentiment dit que seuls les 10 premiers rangs de l’amphi passeraient en 2ème année, sachant que dans la fac, il y en a plusieurs des amphis ! C’est sûr que pour un discours de bienvenue, on aurait préféré entendre un truc du genre « vous inquiétez pas mes poussins tout ira pour le mieux, on va vous bichonner » Nous bichonner ? Laisse-moi rire, on est plutôt jeté dans la fosse aux lions dès le début des cours. Surtout que chez moi, ils font en sorte de mettre les cours les plus compliqués au début ! Histoire de bien décourager les étudiants les plus fragiles… Ou alors c’est que je me fais des idées et que la PACES m’aura rendu parano (faudrait que j’étudie ce diagnostic d’ailleurs).
Puis la responsable pédagogique de la PACES qui enchaîne :
- « Pour l’instant j’en voie qui rigolent mais je vous garantis que y’en a qui vont pleurer dans les semaines à venir! »
Sympa. Rassurant. Agréable. Enfin tout quoi !
Mais j’ai réussi à survivre… D’ailleurs on survit à tout sauf à la mort (de rien pour cet instant philosophique). Quoique les ECN, ça m’a l’air costaud aussi ! Et puis mes potes de P2 de l’année dernière me disaient qu’il fallait pas croire qu’on ne foutait rien entre temps. Quand même, on est en médecine ! (observez là aussi l’arrogance des jeunes médecins qui se croient tellement supérieurs à tous).
Alors je vais vous parler de ma PACES, de mes moments de doutes et de découragement, de mes (très rares) joies et moments de détente, des cours, des colles, du concours et des résultats. Enfin voilà, de comment j’ai (mal) vécu cette première année d’étude au sortir du lycée.
Cependant si tu es au lycée et que tu viens par ici, je ne veux pas te dégouter des études de médecine surtout que chacun la vit de manière très personnelle. Et puis, c’est quand même une voie extraordinaire, se dire qu’un jour on pourra directement faire en sorte que des gens aillent mieux grâce à TES décisions. Et ne nous voilons pas la face, on est quand même assuré d’avoir un beau métier et un salaire correct (mais ô combien mérité). Et le fait d’avoir gardé ça à l’esprit à tout moment (enfin, plus ou moins) m’a vraiment aidé à ne pas (trop) craquer. Puis si j’ai fait ce blog, ce n’est pas que pour raconter ma PACES mais aussi et surtout tout ce qui viens après !
N'hésitez pas à témoigner dans les commentaires aussi !
Bon bah voilà, j'ai finit mon introduction. Je n'ai plus qu'une chose à dire : c’est parti !!!
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Commentaires
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- 1. conseilsdemedecine Le 14/08/2015
C'est très bien écrit et très bien raconté !
Effectivement souvent en début d'année on ne nous encourage pas tant que ça, mais tu as tenu le coup alors bravo ;)
C'est clair que ce n'est pas des années agréables. Seul point positif : ça donne encore plus envie de profiter de la P2 !
Le programme n'est pas très médical en P1, justement car il y a beaucoup de réorientation. Et oui ce n'est pas le meilleur système de sélection (par coeur+++), mais lui trouver une alternative est compliqué...
Bonne continuation sur ton blog !-
- docjuniorLe 14/08/2015
Merci pour le commentaire, ça fait plaisir ! Oui, je me suis bien appliqué pour pondre un joli petit article et j'espère bien continuer. Après, quand je raconterai une garde ou plus prochainement mon stage infirmirmier (en cours), ça ne sera pas exactement le même style... Pour ce qui est de l'alternative à la PACES, ça commence déjà avec les licences santé dans plusieurs villes en France. Mais je ne sais pas si c'est une très bonne idée (on ne m'a pas dit que du bien à propos de leur organisation) et ils prennent des places du concours le rendant encore plus difficile que ça ne l'était (comme si ça ne suffisait pas). Après c'est sûr qu'il y a surement des candidats recalés à pas grand chose en PACES qui auraient pu être de meilleurs médecins que certains admis. D'ailleurs, pour ceux que ça intéresse voici un petit article sur l'étudiant à propos de ces licenses : http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/licence-sante-les-7-experimentations-publiees-au-journal-officiel.html
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