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Une journée à oublier

 

J’écris. Oui j’écris et je sais pas trop pourquoi. Pourtant j’ai pas envie d’écrire là. Pas trop, pas du tout même. Clairement aujourd’hui fut une journée de merde. Du début à la fin. Sans interruption. Enfin si, une petite parenthèse de 2H à la salle de sport qui m’a empêché d’éclater.

Ce matin, réveil tardif. 7H50, j’ai pas réussi à sortir du lit. Tu sais là oui quand tu es bien au chaud, épuisé et que tu ne veux/peux pas te lever alors que ton réveille te réveilles ou plutôt essaye de te réveiller depuis plus d’une demie heure. Sans succès, tu es en mode veille. Pas complètement éteint, pas complètement réveillé. Ni complètement levé, ni complètement allongé. Tu planes, entre deux mondes. Sauf qu’un des deux, celui des songes te parait bien plus attractif que la vraie réalité. Quoi que vivons-nous dans une réalité ou dans notre réalité ? Peut-on parler de réalité tout court ? Vous voyez, je commence à partir en mode rédaction de dissertation de philo. Je file pas un doux coton là hein, c’est bien la preuve que mon cerveau divague. VAGUUUEEE !!! Bah oui quoi, je dis vague… Bon pardonnez-moi vous voyez je suis fatigué. Autant mentalement que physiquement. Il est 22H environ, accident de personne sur la voie. Train bloqué depuis plus de 3H. Fatigue. Dans ces cas là, c’est marrant tu ne penses plus qu’à toi. A peine vaguement (oui je surfe sur la blague qui prend l’eau…) à l’accident. Aux personnes blessées ou bien est-ce un suicide ? Quelqu’un qui n’en pouvait tellement plus au point de considérer la mort préférable à une vie de souffrances ? Bref relativisons mon état, c’est juste un peu d’épuisement moral.

Et comme je disais, dans ces cas là, c’est incroyable la façon dont on se désolidarise. On ne pense pas aux victimes mais au temps qu’elles nous ont fait perdre. Ohhh encore un mec qui s’est suicidé ! Il aurait pas pu le faire après que j’ai pris mon train ? Quel con celui-là !!! Voilà en substance ce que la plupart des gens se disent.

Pourquoi j’y pense ? Pourquoi j’en parle ? J’ai envie de faire un parallèle avec la médecine. Les patients ne voient en nous qu’un médecin, un soignant, enfin le plus souvent. Normal, ils sont perturbés, atteinte sur le plan physique, moral. Ils sont dans un service inconnu, à l’hôpital loin du confort douillet de son chez soi, dans une situation pénible, inédite. Et face à eux ils ont du personnel médical. En blouse, blanche et cette blouse elle en dit des choses. Car ce n’est pas qu’un simple vêtement. Sauf que voilà, le médecin est avant tout humain. Lui aussi, peut avoir ses propres préoccupations, coups de mous, fatigue, soucis, énervement ! Et dans ces cas là, comment réussir à rester de bons soignants ? De ne pas se décharger sur le patient. De rester soignant, professionnel et humain ? Surtout que tout n’est pas toujours tout beau, tout rose. Les patients peuvent être terriblement pénible, énervants, exigeant, inquiets et devant être beaucoup rassurés, accompagnés. C’est normal, c’est leur droit. Et puis après tout je l’ai déjà expliqué, ils sont dans une situation particulière.

 

Je parle, je parle. Enfin plutôt j’écris. J’avais pas prévu de dire tout ça. Je voulais juste raconter ma journée et me voila sautant du coq à l’âne. On va bientôt se retrouver au zoo si ça continue ^^ Je parle toujours trop de toute façon mais maintenant que je suis lancé dans le billet je suis content de pouvoir tout lâcher. De libérer la pression. A mon avis plus de la moitié des lecteurs ont quitté le billet, pas construit, qui navigue au gré de mes pensées. Et bientôt l’autre moitié ne tardera pas à faire de même au vu de ce qui s’annonce car je parle sans pensée, plongé dans cet état de léthargie narrative, empêtré dans le fils gluant de mes non pensées. Oui je suis fatigué. Pas tant que ça en fait mais je sais pas il y a comme un petit quelquechose, général, diffus, une sensation que je n’arrive pas à capter ou à décrire.

 

Enfin bref, je l’ai déjà un peu évoqué, je suis en stage pour le moment. Forcément j’arrive en retard, pas de beaucoup mais en retard tout de même. La ponctualité n’est pas ma plus grande qualité à mon plus grand regret. Faudra l’améliorer. Dans mon stage, pas de chance, on nous fait signer (ce qui n’est le cas nulle part ailleurs ou presque. Mais bon, pour rien au monde je ne manquerai une journée de stage vu que j’adore, sauf pour un cas bien précis). A l’arrivée et à la sortie. C’est la chef de service qui nous tend nos feuilles à émarger. Une par externe. Alors forcément le retard, ça ne passe pas. J’en suis quitte pour une remarque bien sentie devant tout le staff (oui, en gros les médecins, internes et externes se réunissent tous les matins pour discuter des patients). Bim dans ta gueule !

Pas d’excuse, tu es en retard, tu t’écrases. Et puis, on a exam dans l’aprem. A 14H. Appareil digestif ! (oui 20 jours après la rentrée, oui ça vient vite). Mais pas de bol, là ou les autres stages tolèrent qu’on ne vienne pas pour réviser, ou à la rigueur qu’on puisse partir plus tôt, 11H par exemple, chez nous c’est niet.

 

Et vou me connaissez, j’ai toujours bossé jusqu’à la dernière seconde. La toute dernière. Alors pour le coup, exceptionnellement, venir en stage là ce jour précis, c’était une torture. Je n’ai pas arrêté de stresser de toute la matinée de ne pas pouvoir être en train de réviser ! Et toi tu es comme un bol que tu remplis de stress, à la fin tu es plein et ce bol, il veut pas se vider, ça s’accumule. Pour rajouter une couche, on nous a dit «  on vous surveille », sachant qu’on avait examen, on a fait encore plus attention à ce qu’on ne parte pas en milieu de matinée pour réviser. Normal.

Sauf qu’encore plus drôle, la matinée fut pénible. Entre aller à la recherche d’un dossier perdu et autres bricoles en train de se dire, mais pourquoi je peux pas me casser pour réviser… Pire encore, c’est ce jour si que je suis parti le plus tard de stage. Normalement on peut partir vers 12H15/12H30. Pas de bol, les autres externes se sont barrés, je suis le dernier (oui avec mon retard je suis encore plus surveillé), et on a besoin de quelqu’un pour aider à faire un scanner. Sur qui ça tombe ? Et ouais sur bibi ! Et je flippe de me dire que faut être à la fac pour 13H30 et qu’il est 12H30, que j’ai pas mangé et que je suis encore dans le service et pas prêt d’en sortir.

Vous voyiez quand je vous parlais des soucis personnels et autre des soignants (enfin, un bien grand mot pour me désigner vu que je ne le suis pas). La patiente qu’on a emmené avait très mal, ne pouvait pas plier ses jambes, était stressée. Et moi aussi. Heureusement, l’interne était là pour la rassurer. Car moi je sentais mon stress, comme une couche isolante, m’insensibiliser contre la souffrance. Et j’ai détesté cette sensation. Je me suis tellement senti coupable. Comment ça, tu ne penses qu’à partir pour retourner à la fac, ça te saoule clairement d’aider à faire passer le scanner, et le stress de la patiente, tu t’en fous pas quand même ? Et voilà que j’étais pris entre 2 étaux de stress, qui s’affrontaient l’un l’autre, me faisant encore plus angoisser, culpabiliser.

C’est bon, c’est enfin fini. Je peux partir. Il est déjà tard quand j’arrive à la fac, 13H30 le temps d’enfin pouvoir acheter un truc à grignoter. Sauf que rappelez-vous que je stress déjà depuis toute une matinée, que j’ai cru ne jamais pouvoir sortir de stage, que j’ai culpabilisé, que j’ai eu ma petite remarque matinale puis qu’on a bien surveillé que j’étais là, que j’ai pas pu réviser comme j’ai toujours fait jusqu’ici le matin d’examen. Bref j’avais une énorme boule dans le ventre. Et c’est pas réviser 10min en mangeant qui allait être efficace pour me calmer. Ouf un super pote passe, en mode super héros pour me sauver du stress, une super partie de carte, ça fait du bien, ça calme. Un peu. Puis l’examen. Pas super par contre. Assez difficile. J’ai pas su répondre à tout niveau QCM. J’ai eu l’impression parfois de ne pas avoir appris les bons cours pour passer l’exam. Pas un raté total, très loin d’une franche réussite. Je suis pas serein. Pas du tout. Mais il reste encore les dossiers sur tablette à passer. Je peux toujours me rattraper. Ce sera… plus tard.

4 copies sont perdues. On nous fait sortir un par un de l’amphi d’examen. Mais on ne retrouve toujours pas qui sont les 4 personnes dont on a perdu la copie. Car bien sûr, ces derniers ne seraient pas assez cons pour ne pas la rendre, ce qui signifierait un 0 d’emblée.

 

Puis on a cours. Pour une fois je reste. Mais en fait, je stresse. Sans raison maintenant. L’exam est fini. Pendant tout le cours en plus. Mais je vous ai dit, je suis un récipient, et vider tout le stress accumulé prend du temps. Plus de batterie dans l’ordi, j’avais zappé de le recharger à bloc. De toute façon j’en ai marre. Alors je sors à l’inter cours. Pas de chance, le prof du cours d’après me voit partir. Encore une remarque.

Après, faut savoir qu’une très faible partie de la promo va en cours. Alors déjà en avoir fait un, après un examen en plus ça m’a suffis

 

Un peu de sport, ça détend, on oublie le reste. Puis les ennuis reviennent avec cette histoire de train. Entre temps, on est parti ouf c’est bon. Mais qu’est-ce que j’ai attendu, sans infos le train pouvant partir aussi bien dans 2H que dans 4h, 6H. Ce fut 3H30 finalement. Et je sais pas pourquoi mais ce sentiment global, de mauvaise humeur sans avoir spécialement quelquechose de particulier à blamer, et bien je l’ai toujours. Allez, vivement que je sois arrivé, il est vraiment temps d’aller se coucher dans les bras de morphée.

 

Bref, vous l’avez surement vu dans le style, que j’ai pas lissé vu que j’ai sorti ça comme ça venait, c’est une de ces journées-là, à oublier. Sans regrets.

 

Ps si tu es encore là, chapeau, ça fait longtemps que je serai parti moi ^^

 

 

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