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Mon stage de MedG #1

Le bilan

Pourquoi commencer par le début quand on peut commencer aussi bien par la fin ? Pourquoi être logique quand on est pas obligé de l’être ?

Alors c’est parti !

Revenons donc un petit peu en arrière. Septembre et début du stage de médecine générale. Quelle claque ! Humaine tout d’abord, médicale ensuite, instructive enfin !

Et je l’ai enfin fait. Enfin ! 2 longues années que je n’avais pas fini un stage autrement qu’en arrêt maladie, deux années où je n’avais pas pu être présent du premier au dernier jour, se lever tous les matins, s’intéresser, s’investir, être actif ET proactif, apprendre, participer.

C’est avec la satisfaction d’avoir enfin pu trouver ma place et réussi à suivre le rythme que j’achève cette plongée dans la médecine générale. J’en ressors plus riche, riche de toutes les consultations auxquelles j’ai pu assister, l’occasion d’apprendre, de voir, de me rendre compte du métier. Me faire une idée générale approfondie de ce que c’est. D’assister. De m’améliorer sur le plan des connaissances médicales mais aussi relationnelles, du verbal au non verbal en passant par le corporel, l’émotionnel et les nons dits.

Savoir quand parler ou quand se taire et écouter. Comment suggérer et faire participer plutôt que proposer ou imposer. Se rendre compte qui aura besoin de verbaliser ses émotions, sa plainte pour y voir plus clair ou simplement exprimer un sentiment, une colère, une souffrance, une joie, une déception, une frustration et toute la palette des émotions humaines existantes au gré des consultations et des tableau des situations.

Le médecin tel le peintre, chef d’orchestre qui occupe une place centrale dans sa relation avec le patient puis coordonne et met en musique tous les autres acteurs médicaux et paramédicaux dans la symphonie de la santé. Le suivi, le dépistage, les conseils, la prévention, les facteurs de risque, la confiance, les questions, réponses. Tout passe par lui à un moment ou à un autre.

Il est essentiel, central même et se rôle général qui porte si mal son nom en devient tellement complexe, chaque ficelle à fortiori petite pouvant déclencher d’immenses mécanismes.

Apprendre à penser sur le long terme, comme pour ce jeune patient de 17 ans fumeur de cannabis qu’on amènera à faire exprimer les inconvénients (prix, trouble de mémoire, de concentration, perte d’envie, amorphisme), les verbaliser, sans pour autant passer dans le rôle réprobateur du père de famille. Mais en espérant que d’ici la prochaine consultation (même pour un banal rhume), ce qu’on lui aura fait dire la fois d’avant aura un peu tourné dans sa tête et qu’à ce moment, lui suggérer d’arrêter et de l’accompagner pour cela marchera mieux.

Si on en fait trop la personne se renferme dans sa coquille, s’agace et on recule au lieu d’avancer. Si on en fait pas assez ou qu’on ne fait rien, alors persisterons des facteurs de risques compromettant la santé future (ou même actuelle) du patient ce qui occasionnera par la suite des complications.

Savoir être subtile mais pas trop, insistant mais avec tact, trouver le bon moment dans la consultation, trouver les bons mots, le bon ton, savoir quand telle remarque sera déplacée, hors de propos voire inutile, pouvant être mal interprétée, ou quand telle autre remarque sera par contre là, bien reçue et utile.

Soigner les petits bobos du quotidien comme assurer le suivi chronique de pathologies graves et invalidantes, se déplacer à domicile, en maison de retraite, faire de la fin de vie avec tout ce que cela implique envers le patient en lui-même mais aussi ses proches, réfléchir ensemble aux options et divers chemins possibles.

Savoir encourager dans les efforts, prescrire le traitement adapté, ou ne pas prescrire car l’un ou l’autre se justifie selon les indications du médicament, de la situation, du vécu du patient, de sa relation avec son médecin, avec sa maladie et tant d’autres facteurs.

Va-t-il abuser de son traitement ? Va-t-il le respecter ? Observer sa posologie ? Connaît-il sa maladie et ses conséquences ?

Ou faire de la prévention sur la sexualité, l’alimentation, le sommeil.

C’est un monde très vaste, riche et passionnant ! Au croisement de multiples spécialités, psychiatrie, psychologie humaine, gynécologie, pédiatrie, endocrinologie, pneumologie, néphrologie, hématologie et en fait presque tout !

C’est nommé médecine générale mais c’est en réalité une des spécialités les plus complètes et complexes, riche, stimulante, difficile mais ô combien importante.


Et puis chaque médecin parmi mes 3 maitres de stage à une patientèle propre, adapté à son image. L’une verra beaucoup d’enfants, de nourrisson, de femmes enceintes, réalisera un suivi gynécologique digne d’un vrai gynécologue grâce à son Diplôme Universitaire de Gynéco, le tout dans une ville ou il est devenu impossible pour tout nouveau patient d’accéder à la spécialité. Un vrai luxe.

L’autre fera beaucoup plus de gériatrie, de visite à domicile, de fins de vie, aura des patients avec un profil plus compliqué sur le plan psychologique.

Le dernier sera encore plus fort sur tout ce qui est fonctionnel, les techniques de rééducation, la kiné, les douleurs, les articulations rouillées, les fameuses « bobologies » dont les urgentistes ont horreur car elles ne sont pas des urgences mais pourtant ne sont pas toujours simples à traiter et dont ils ne savent pas toujours quoi faire. Il assurera aussi le suivi psychiatrique de certains patients, bipolaires, schizophrène, troubles de la personnalité, le plus souvent conjointement avec un psychiatre.

Les 3 font le même métier et pourtant les trois sont complètements complémentaires les un des autres ce qui ne les empêchent pas de temps à autres d’avoir un profil de patient qu’on a plus l’habitude de voir chez le confrère du bureau d’à côté.

Mine de rien, mine de crayon, ce stage m’a beaucoup appris, redonné confiance en moi, mes capacités. Il m’a réconcilié avec la Médecine et surtout avec mes études notamment pour leur côté pratique à savoir les stages avec qui j’étais un peu fâché (et ils me le rendaient bien)

Vous savez avec le rythme, la pression, la fatigue, le cumul de la vie active avec la vie étudiante il faut vraiment être dans un état d’esprit de warrior pour résister, avoir un mental de fer et une santé d’acier. Être à l’épreuve des tempêtes, imperméables aux averses et résistant aux bourrasques de vent.

Et sur la durée. C’est se lever tôt, rentrer tard, puis travailler jusqu’à pas d’heure le soir. C’est bouger en permanence, être actif, c’est physique, intellectuel, c’est une petite ébullition. C’est le tourbillon de la vie de carabin finalement.

Et c’est très facile de se tromper et emprunter le mauvais chemin, dévaler une pente qu’on a peiné à monter.

Rester en forme, faire du sport, rester à jour, sur son planning, ses révisions, rester à l’heure, rester motivé, rester souriant et satisfait de sa vie.

ça parait simple dit ainsi mais ça ne l’est pas, rien que réussir à aller et ne pas manquer un seul jour, et le terminer entier c’est mon petit exploit à moi, dont je suis fier, ma petite montagne que j’ai gravie.

Et surtout qu’à côté j’ai pu courir deux semi marathons en octobre, fait pas mal de salle de sport et surtout, surtout, pu travailler correctement. J’ai fait un tour entier du programme du S1. Certes je ne sais rien et certes si l’examen était demain, je serai à peine à 5/20 mais au moins j’ai déjà tout vu et tout surligné une fois. A présent, je dois tout apprendre, et m’entrainer. Beaucoup.

Mais franchement c’est pas mal déjà même si j’aurai aimé en faire encore plus et même rattraper des trucs pas fait de l’an passé.
Mais ne boudons pas notre plaisir d’avoir réussi à ça déjà.

C’est beaucoup. Enorme. Pour moi en tout cas.

Je continue mon chemin et l’étape de la médecine générale n’a fait qu’accroitre mes forces, mes qualités et surtout ma confiance. Je n’ai qu’un mot à dire. Merci.

 

Billet écrit fin octobre

stage MedG

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Commentaires

  • Emilie
    • 1. Emilie Le 22/01/2020
    Ben dis donc, tu nous avais manqué toi ! La méd gé ça a vraiment l'air génial :)
    • docjunior
      • docjuniorLe 22/01/2020
      Hello ! Et oui c'est le grand retour, nouvelle année et bonne résolutions obblige toussa toussa ^^ Moi aussi ça me fait plaisir de retrouver l'écriture et le blog ;-)

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